Nos grands-parents

L'avez-vous reconnu?*

Je fais partie des privilégiés qui ont connu leurs quatre grands-parents et qui ont eu la chance de grandir à la lumière de leur amour, débordant, parfois étouffant, mais toujours bienveillant.

Aujourd'hui, deux d'entre-eux s'en sont allés, mais ils restent, chacun à leur manière,  dans mon coeur et dans ma mémoire de petite-fille.

Plusieurs événements m'ont menée à écrire ce billet:

D'abord, la nouvelle hospitalisation de mon grand-père: pas d'alarme mais cet incident est venu me rappeler cruellement que les gens ne sont pas éternels, alors même que l'idée d'un monde sans mon "papy" m'apparaît totalement saugrenue...

Ensuite, ce couple de papy-mamie qui m'ont demandée leur chemin ce matin: ils allaient voir leur petite-fille sur le campus de la Doua, et leur voix chevrotante trahissait leur angoisse de ne pas trouver leur route. Cela m'a émue, et je suis repartie au volant de ma voiture, la gorge serrée en voyant ces gens déstabilisés par l'inconnu, rendus plus fragiles par la vieillesse. Ca m'a tout de suite ramenée à mes grand-parents, que j'ai connus forts et vaillants, et que j'ai vus décliner, peu à peu...

Les grands-parents c'est incontestablement le monde l'enfance et de l'insouciance.

C'est les vacances.

C'est juillet à la mer avec les uns, août à la campagne avec les autres.

C'est le gâteau au yaourt de mamie Paulette.

C'est la fête du village.

C'est les commerçants ambulants [du temps où ça existait encore].

C'est les glaces, les bonbons, les jouets [plus souvent offerts qu'avec les parents, et avec la joie de faire plaisir... et pas la peur de mal éduquer!]

C'est les Nöel, merveilleux.

C'est l'odeur de la terre.

C'est les couscous démentiels de mes mamies.

C'est les "enveloppes" [un peu dans le dos des parents] quand on n'est plus en âge d'avoir des jouets.

C'est un regard plein d'amour et de fierté, posé sur nous.

C'est nos photos, posées partout sur les buffets de la salle à manger.

Je me reproche souvent de ne pas les appeler comme ils le méritent, me disant qu'il faut savoir profiter des gens tant qu'ils sont là. Mais je crois qu'ils ne doutent pas de mon amour, et que leur qualité première est de m'avoir tant donnée sans rien attendre en retour. Cet amour absolu est un cadeau merveilleux. Et si j'ai longtemps culpabilisé, pensant que d'être autant gâtée ne préparait pas à affronter la vie, je crois aujourd'hui que c'est une chance incroyable, une force dans laquelle je puiserai toute ma vie pour avancer.

* Eh, oui! C'est bien le grand-père d'Heidi! Emotions garanties!

Comments

[sophie]

Ahh j'étais fière d'avoir reconnu quelqu'un et tu donnes la réponse...